"La découverte de Simon SIMON et Jean-Jacques BEAUVARLET CHARPENTIER s'est faite par hasard... En créant un laboratoire personnel, j'ai exploré des territoires peu connus du répertoire baroque, poussée par la curiosité et la soif de découverte. À travers des expériences ludiques, j'ai découvert l'oeuvre de ces deux compositeurs, dont les pièces pour clavecin m'ont semblé être un véritable cabinet de curiosités mêlant le bizarre, le frivole, l'incongru, l'effrayant et l'étrangement beau. Cette découverte a éveillé en moi la question de savoir si le bagage musical de l'interprête n'est pas lui-même un gigantesque cabinet de curiosités, où l'interprète collecte et transmet humblement l'héritage musical de ses prédécesseurs."

Anastasie JEANNE

Prisme est construit autour d'oeuvres sacrées de compositeurs français du 20ème siècle. Nous avons voulu proposer une palette sonore composée d'un large éventail de couleurs et de textures tout en laissant apparaître clairement la filiation de toutes ces oeuvres entre elles, non seulement de part leur thématique commune, la spiritualité, qui est le fil rouge pour ce programme, mais également de part leur langage : le travail autour de la modalité, du chant grégorien, les lignes mélismatiques entre la voix et l'orgue, qui se répondent et s’entremêlent.

Prisme navigue entre les grands pionniers du renouveau de l'école d'orgue française, Jehan Alain, Jean Langlais, Maurice Duruflé, Louis Vierne, puis il emmène le spectateur vers des rives moins connues avec les magnifiques pièces d'André Jolivet, Lili Boulanger et André Fleury, qui sont de vrais bijoux de délicatesse, enfin il aborde également des compositeurs plus contemporains Eric Cordé (titulaire de la cathédrale de Dol de Bretagne) et François Clément (titulaire des grandes orgues de Clermont-Ferrand) qui apportent de nouvelles teintes au programme tout en conservant une unité de style avec leurs aînés.

Une petite troupe de voyageurs a réuni autour d’elle tous ceux qui ont bien voulu prêter l’oreille.

Les mots du conteur coulent et s’entremêlent, savamment habillés par les mélodies suaves de ses deux complices.

Alors se tisse le récit d’un temps reculé, où une reine sans enfant recourt aux services de belles et bonnes fées qui lui donnent une fille : une princesse d’une beauté sans égal. Son avenir radieux, par une fâcheuse méprise, se voit compromis par une cruelle malédiction. Elle ne verra point la lumière du jour avant ses quinze ans, sans quoi dans l’instant, elle sera faite biche...

Quelle est la nature véritable du conte de fées? Est-ce un exercice littéraire auquel se sont prêtés tant d’illustres écrivains, est-ce une fable que l’on raconte aux enfants pour qu’ils soient plus sages et obéissants ou est-ce juste l’esprit humain qui tente de s’échapper de la réalité?

Il y a autant de réponses que de conteurs. Chacun poursuit son but propre, avec ses mots, ses fées et ses lutins, ses rois et ses princesses. Mais ce qui rassemble tous les contes et conteurs depuis la nuit des temps, ce sont ces oreilles qui écoutent, ces yeux derrière lesquels l’esprit imagine et cette magie invisible qui fait mûrir les plus petits et rajeunir les plus grands.